En voyant les voisins partir en vacances, je lorgnais leur prunier. C’était un grand arbre prétentieux qui me narguait en faisant semblant de végéter et laissant passer des branches chez nous, par-dessus le muret mitoyen. Nous avions le droit de cueillir les fruits accessibles qui véreux, ratatinés, étaient tout juste bons pour le compost. J’avais remarqué ceux du haut, au frais dans les feuilles, que l’arbre cachait aux oiseaux. J’ai longtemps rêvé de grimper à l’échelle pour m’emparer des fruits défendus !

Donnez-moi un point d'appui et je souleverai le monde.
Annie Croche monte ses gammes, elle a la vocation c'est un don et une malédiction car il faut progresser, donc s'attaquer chaque jour à une difficulté nouvelle.

Cette échelle adossée au mur à l’arrière de la maison m’intriguait. Je savais qu’elle permettait de monter sur le toit. On me l’interdisait, m’en expliquant la dangerosité. La curiosité était si forte que j’enjambais un barreau puis deux mais redescendais de crainte d’être surprise.

Grimper à l’échelle, gravir les échelons, enfin s’élever. Soyons fous, le sommet visé n’est rien d’autre que le somptueux arc en ciel aux sept couleurs magiques.
Bienfaisante cette pluie fine, tombant légère, ce coquin d’astre solaire dont les rayons me chauffent la nuque, illumine magistralement les gouttelettes d’eau. D’un rayon magique se dessine un fabuleux arc-en-ciel.

J'ai longtemps rêvé de monter à l'échelle qui mène au grenier à foin. Une simple échelle de meunier qu'on ne dresse que pour aller jusque sous le toit. Un endroit magique où mon bonheur est de me replonger dans tous ces objets hétéroclites qui représentent, depuis presque deux siècles, les tendances familiales. Ce qu'on voudrait bien jeter mais que malgré tout on garde parce qu'on ne s'y décide pas.

La trilogie de l’échelle ;
A l’adolescence
J’ai longtemps rêvé de grimper à l’échelle.
Pour démontrer aux grands que j’avais la maitrise de m’élever de terre.