187e - "Sur l'écran noir de mes nuits blanches"... Un rêve récurrent... 

Je pousse la porte d' un jardin extraordinaire ! Un havre de verdure égaie la ville maussade, créé avec goût par un architecte sensible et inventif. Une vigne vierge recouvre la grille. Je m'enivre de la fragrance d'une anse de glycine qui orne l'entrée. Je circule dans les allées, savoure l'harmonie de l'agencement des différentes plantes. Un essaim de senteurs jalonne ma promenade. Je repère l'herbe que les pas des statues ont foulée avant de rejoindre à minuit leur piédestal. De temps en temps, je colle mon oreille contre le tronc des arbres silencieux, j'écoute ce qu'ils ont à me dire et comme ils sont bavards. Parfois ils se penchent sur mon passage, respect ou timidité ? Au hasard, je suis l'envol d'une abeille. Quand je pense que ces insectes peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour effectuer leur cueillette d'or. J'ai appris que chaque fleur a son propre langage, son horloge biologique, chacune s'ouvre à une heure différente. Et là dans un coin de verdure, une mare où des grenouilles paressent sur des nénuphars, en parfaite harmonie avec les canards. Ce n'est qu'un rêve éveillé et quand le sommeil enfin me gagnera il disparaîtra...

CHRIS 83