L’odeur, quand la porte s'entrouvre me prend par surprise. Encaustique, humidité iodée, poussière accumulée, se bousculent et me précipitent dans l’enfance.
L’escalier en bois craque généreusement.
Sur le palier j’ouvre fenêtres et volets, malgré la fraîcheur extérieure. Depuis trois ans, la maison est fermée, abandonnée en quelque sorte, en attente d’être à nouveau vivante. Je l’ai connue vibrante de cris d’enfants, de cavalcades endiablées avant de se précipiter sur le sable de la plage, au bout du jardin.
L’agent immobilier continue son soliloque. J’ouvre les portes des chambres. Les papiers peints ont été remplacés par de la peinture. Les cabinets de toilette sont devenus des douches. La modernité des années des années 2000 a fait un peu de changement.
Dans me yeux, l’avant et l’aujourdhui se superposent. Je continue vers les combles, où nous avions notre camp, interdit aux adultes. Les toiles d’araignées habillent les lucarnes, le hamac du Capitaine est toujours installé entre les poutres. Des commodes croulantes et le secrétaire de grand-mère sont entreposés en attendant mieux.
Je redescends et trouve mon accompagnateur assis sur les marches du perron.
Elle est belle cette maison, vous la connaissez… vous ne voulez pas voir d’autes biens ?
Non, je l’achète, elle contient mes souvenirs d’enfance.
Sylvia 83