logo esterel

Avant que le soleil se couche, j’ai préparé mon appareil photo. Je voulais, mon premier plan, le rocher à tête de chien. J’attendais le moment idéal, le moment où le soleil se baigne à moitié dans l’horizon.

Très vite j’enchaînais les clichés jusqu’à la dernière lueur orange. Je regardais les prises. Il y avait une ombre qui se profilait près du rocher. Avec l’obscurité qui gagnait, je ne voyais rien à l’œil nu, que le rocher au museau carré de Labrador.
La mer et le ciel se rejoignaient dans une couleur gris foncé. On n’entendait plus de bruit, à part le ressac martelant les rochers. Je fixais l’ombre, rien ne bougeait. En remontant sur le chemin côtier, l’éclat du phare de la Jument balayait la mer.
Sur le parking les dernières voitures reprenaient la route. Une moto était stationnée près des ajoncs. La nuit un cauchemar m’a réveillé, j’étais sur un bateau malmené par les flots tumultueux, j’entendais des appels à l’aide. Il me fut impossible de me rendormir.
Le matin, en allant sur le port prendre mon café, j’entendis qu’on recherchait un corps vers les falaises. Il y avait bien un homme que l’objectif avait saisi. Il fallait que je passe à la Gendarmerie.

Sylvia 83