Si je devais choisir un rêve, ce serait un rêve sans une attente prolongée dans une gare, où un lieu fermé où je suis paralysée. Impatiente que l’on vienne me chercher.
Ce serait un rêve d’action dans la nature, avec un ciel immense, peut-être au bord de la mer. Une plage à marée basse, des coquillages plein les poches, les cheveux en bataille chahutés par le vent, des goélands planant dans l’air vif. Des cavalcades sur le sable mouillé en bordure des vagues. Et puis la construction d’un barrage pour endiguer la marée montante ; avec la même ardeur, tous les jours recommencé, aidées par mes enfants pas bien grands, parce qu’ils ne grandissent jamais.
Ce qu’il y a de bien dans les rêves c’est la surprise de l’histoire. Le scénario établi englobe une sélection de moments vécus dans le passé proche et éloigné, qui s’amalgament pour créer de nouvelles scènes. J’ai longtemps noté au réveil, les traces qui me restaient du rêve encore récent. Ainsi pour un travail psychanalytique cela donnait « du grain à moudre ». Mais pas seulement, je vivais autrement un souvenir qui me semblait sans importance, qui après verbalisation révélaient ou pas quelque chose.
Sylvia 83