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Il m’a fallu pas mal de temps pour digérer notre séparation. Car rien n’avait été dit, pas de disputes, juste quelques désaccords, qui me paraissaient anodins. Jamais un mot plus haut que l’autre, ni d’hypocrisie et puis la distance c’est installée entre nous.


Je me reprochais mes emballements disproportionnés, mes sautes d’humeur quand j'étais fatiguée ; mais tu n'étais pas mieux. Tu te murais dans le silence, tu semblais si loin parfois. Alors, nous reprenions les choses où nous les avions laissés.
Cette fois, j’ai feint le détachement, une fois seulement j’ai exprimé la déception, et l’espace entre nous a pris toute la place.
Lors de mes ruminations destructrices, je me préparais à une bonne explosion, un affrontement m’aurait soulagé. Nous aurions vidé notre sac et balayé devant notre porte pour repartir droit dans nos bottes ! Comme il sied à des personnes intelligentes. Deux ans sans se voir, ou presque.
Là nous étions dans la même pièce, entourés par d’autres et nous avons parlé comme si nous nous étions quittés la veille. Au début quelques mots de connivence et l'évidence.
Cette soirée m’a apaisée, mais je n’ai pas voulu fonder trop d’espoir pour la suite. Nos chemins se sont croisés, ils se croiseront de nouveau. J’ai retrouvé une légèreté et je veux la conserver.

Sylvia 83