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182e proposition
Conversation d'une ombre à une autre.

- Je ne sais pas vous mais quelques fois, il m’énerve. Tenez par exemple, là, il pourrait être un peu plus entreprenant.

On voit bien tous les deux qu’ils se plaisent non ? Mais non, il discute tranquillement, assis à côté d’elle…
- Cher ami, comme vous y allez ! Il ne la connaît que depuis quelques heures, laissez lui le temps ! Rappelez-vous ils se sont rencontrés au moment de la photo de famille sur les marches de l’église, elle était juste devant lui.
- Si je me souviens, quelle pagaille oui ! Nous étions tous emmêlés, on ne savait plus qui était qui. Vous étiez sur moi d’ailleurs.
- Hi hi, je m’en souviens, c’en était un peu gênant d’ailleurs. J’espère que je ne vous ai pas fait trop mal.
- En fait, non, vous êtes toute menue, comme elle.
- Heureusement, la photo terminée, tout est rentré dans l’ordre, comme d’habitude.
- Et oui, comme d’habitude. Parfois j’aimerais un peu plus d’indépendance, pas vous ?
- Non, ma foi, je m’entends très bien avec elle et ça ne me gêne pas de la suivre partout.
- Quel est votre moment préféré de la journée ?
- Je dirais, la fin d’après midi, je me sens plus belle, plus élancée. En revanche, je déteste l’heure du déjeuner en plein soleil, je suis ridiculeusement petite. Et vous ?
- Moi, c’est la nuit que je préfère car enfin, il me fiche la paix! Savez-vous que dans le grand nord, nos collègues disparaissent pendant 6 mois ?
- Les pauvres, comme se doit être ennuyeux ! Dites, il me semble que vous êtes un peu près là.
- Je n’y peux rien très chère, il est peut-être enfin décidé à agir. On dirait qu’il l’emmène vers la plage, ça devient intéressant, suivons-les.
- Avons-nous le choix ? Nos existences sont liées, ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
- Très drôle ma chère, décidément, vous me plaisez.
- Vous n’êtes pas triste non plus, je l’avoue.
- Faisons comme eux, approche-vous et regardons ensemble ce splendide coucher de soleil. N’est-ce pas romantique ?
- Oh oui !
- Mais qu’avez-vous, vous semblez toute triste d’un coup.
- C’est que dans quelques minutes, la nuit va tomber et nous allons nous quitter.
- Je ne le sais que trop bien malheureusement. M’autorisez-vous à vous revoir demain, au lever du soleil ?
- Je n’osais vous le demander.
- Vous tremblez ?
- Un peu… Oh, je vous voie de moins en moins.
- Venez dans mes bras, n’ayez pas peur, tout va bien se passer.

Catherine 06