Il régnait dans cet endroit comme une odeur ou un je ne sais quoi d’ancien…….
Dans un hameau de la LOZERE, un four à pain est bâti sur la place. A l’occasion de la fête de l’épi de blé, il reprend du service dans l’allégresse et la gaité de la cinquantaine d’habitants.

Cette fête, c’est l’évènement majeur de l’année. L’allumage du four constitue le symbole de ces réjouissances, la plaque tournante des différentes festivités programmées
Cette opération est très glorifiante et c’est monsieur le Maire qui propose une personne qui est validée ensuite au conseil municipal, c’est dire l’importance de la fonction d’allumeur de four.
Il est le chef d’orchestre de l’allumette, provoquant la flambée de l’année, ovationnée et arrosée comme il se doit dans les traditions de la mesure réglo << pas plus haut que deux doigts dans le verre >>
L’ossature du four, ayant accumulé au fil des jours d’inactivité une bonne rasade d’humidité, rejette par la cheminée le trop plein de fumée. Elle se répand sur les personnes présentes, provoquant un repli effectué dans la bonne humeur.
Le four maintenant est apte à la cuisson, la température atteinte, les braises sont retirées pour laisser le foyer à nu pour recevoir les mets à cuire, pain, viande, légume.
Pas tous en même temps bien sûr mais les uns après les autres, cela va sans dire.
C’est un concert d’odeurs qui se dégagent de la cheminée et du four lorsqu’on ouvre la trappe. Elles se classifie ainsi ;
Le pain, les senteurs sont celles qui règnent dans les boulangeries lorsqu’on entre. Elles vous prennent à la gorge tant elles sont suaves. La croûte est également grisante lorsqu’on appuie, elle craque
La viande, bien grillée sur ses faces émane des senteurs provenant des épices aromates thym, romarin, herbes, et autres qui les enrobent.
Les légumes, c’est une fragrance de senteurs. Chacun délivre la sienne et constitue un bouton qui mélangé aux autres forme un bouquet.
L’ensemble vient brasser l’atmosphère environnante et vient chatouiller agréablement nos narines.
Le moment de la bouffe est arrivé et chacun copieusement rempli son assiette et son verre. L‘ambiance est à son apogée, les discussions font grand tapage, les rires fusent, les festivités sont bien lancées.
Les animateurs se réjouissent du succès et décident de faire entrer en scène un quatuor de jeunes chanteurs interprétant des tubes anciens et récents. L’ovation ne tarde pas et une chorale improvisée venant de l’auditoire prend corps. L’ensemble à du brio. C’est l’apothéose de la soirée.
L’heure tardive montre ses aiguilles. Il est minuit. Le rideau va tomber, les acteurs fatigués vont aller se coucher ainsi que l’assistance qui quitte l’esplanade. Saturé de bien-être, imprégnés de senteurs dans leurs vêtements comme une marque témoin d’avoir assisté au réveil du four à pain
Sujet 209…………….odeur champêtre…………………………..André………………………….31510……………….Labroquère