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179 -ème Proposition. C’était une lueur, juste une lueur… LUEURS ETRANGES Tout a commencé comme une blague de potache.

Après la séance de cinéma, sous l’emprise du film fantastique qu’ils viennent de voir, Rémi et Denis effraient leurs copines en les emmenant au cimetière. Dans la voiture, elles protestent, maudissent les garçons mais ils ne les écoutent pas et se moquent de leur peur. C’est une soirée lugubre de novembre, le vent gémit dans les branches squelettiques des arbres. Les feuilles mortes volent, s’amassent ou s’éparpillent. Ils entrent tous les quatre dans le cimetière, une atmosphère sinistre ondoie dans l’air. Les filles se serrent l’une contre l’autre en se tenant par le bras, le cœur battant la chamade. Les gars bravaches fanfaronnent et ouvrent la marche. Une pleine lune phosphorescente éclaire le lieu d’une lumière froide. Ils déambulent dans l’allée centrale, les graviers crissent sous leurs pas. Les tombes fleuries avec abondance lors de la Toussaint sont colorées, les rayons de lune argentent les pierres grises et l’angoisse se desserre un peu. Mais l’insolite de cette promenade sépulcrale et l’ambiance funeste deviennent très accablants et sans un mot, les adolescents rebroussent chemin. Tout à coup, des craquements, des bris assourdis d’objets. Ils s’arrêtent, les garçons ont perdu leur superbe, les filles sont pétrifiées. Le ciel privé de lune par un nuage macabre est noir. Au bout du chemin, près de la porte, une lueur, juste une lueur qui vole, se déchire, s’éparpille en langues de feu. Une vision impressionnante, un ballet aérien lumineux qui les fige sur place. Tout disparait après un temps qui leur a semblé infini mais qui fut très court en réalité. Rémi, fier à bras, leur dit : « ce n’est rien, juste un spectacle original, des feux follets. » Le fort en thème continue : « une simple réaction chimique entre les gaz de décomposition et l’oxygène. Ça valait le coup les filles, n’est-ce-pas ? » Zuzanna83