241 -ème proposition. Comme le chantait Charles TRENET : C’est un jardin extraordinaire. Rien n’y pousse comme prévu. La surprise est totale, même les insectes….
Le jardin secret.
Si, par le plus grand des hasards, vous empruntez cette impasse quelconque dans le cœur de ma ville, vous serez intrigués d’y découvrir le toit d’une maison entourée de murs. Ils sont couronnés d’une treille odorante de jasmin.
Un palmier Washington, s’élance haut de ses dix mètres, il héberge un écureuil bleu qui fait la vigie. Je connais l’endroit, je vous raconte.
Vous entrez par la porte en fer. Deux molosses vous font la fête. La propriétaire les calme. Vous déambulez dans une forêt touffue, sur une allée de terre battue, baissez la tête devant les branches d’arbres exotiques inconnus qui vous chatouillent le visage et s’inclinent après votre passage. Là, un pamplemoussier aux fruits joufflus et lunaires. Ici, deux orangers qui balancent en cadence leurs production de navels, les exhibant devant le couple de citronniers frusté par la cueillette récente de ses citrus. Après les caresses des arbres, votre regard est happé par une profusion de pots multicolores au sol. Ils contiennent des fleurs étranges excentriques très enivrantes. Des papillons bleu et noir les visitent. Chaque jarre est orientée de façon à recueillir les rayons du soleil à un moment précis de la journée. Les pots de terre et céramique offrent des camaïeux de différentes couleurs. Un tableau de végétaux vivants. Plus loin, des géraniums géants aux grosses têtes écarlates voisinent avec des lauriers fuchsia. Leurs parfums discrets permettent aux rosiers rouges d’exhaler leurs effluves. Dans l’olivier, la cigale stridule, elle profite de l’été. Les fourmis circulent en ligne, ou en solo en toute discrétion au pied des lys aux exhalations entêtantes. Des abeilles butinent en nombre, des geckos vert pomme se faufilent entre vos pieds, un lionceau dort bienheureux à l’ombre du cyprès. Au milieu du jardin, une fontaine fredonne des onomatopées mélodieuses. Un banc de pierre vous invite à la pause, vous vous asseyez, les oiseaux s’y désaltèrent, pas du tout effrayés par votre présence. Ici tout est protégé, vous êtes émus devant ces beautés, ce calme au milieu de la ville. Vous vous désaltérez, vous êtes bien dans ce paradis secret. Vous vous regénérez. En revenant au point de départ, le décor, les couleurs ont changé. Vous remarquez un chaos de pierres douces, des galets de toutes tailles : un plantage de pierres, le petit coin statuaire, chéri et bichonné par la maitresse de maison. Tout pousse dans ce jardin, même les pierres quand on les aime ! dit-elle. Pour y venir, il faut être intronisé, par la fée du logis. Il y a un prix symbolique à payer. Je ne peux pas vous en parler, c’est secret ! Zuzanna83.