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207ème :
«Devant une friterie, dans une poubelle...»

La petite frite...

Ah bon ? Vous souhaitez vraiment que je vous raconte ma vie ? Eh bien, vous n’allez pas être déçus ! Si vous saviez… Cela fait des semaines que je vis collé au fond de cette horrible poubelle, malgré le passage, chaque matin, de l’employé municipal chargé de la vider. 

De là où je suis, juste en face de la friterie de la plage, je ne vous dis pas tout ce que je vois, entends, et respire ! Un vrai festival ! Et j’en reçois plein la figure, c’est le moins qu’on puisse dire… Des gobelets en carton, des cannettes, des barquettes en plastique, certaines encore remplies de frites grasses, des tickets de caisse, comme moi, mais eux tout froissés... des serviettes et mouchoirs usagés, sans compter de vieilles tongs déchirées… Vous parlez d’un bonheur…
Mais… Tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Figurez-vous qu’hier une adorable petite frite est venue se réfugier contre moi. Toute mignonne, aux gracieuses proportions, dorée à la perfection, un peu timide, certes, mais confiante en l’aide qu’elle recherchait et que je pouvais lui offrir. De surcroît elle sentait bon ! Aussi, ce matin lors du passage de l’employé municipal, je m’étais habilement replié sur elle afin de la protéger. Et nous étions restés tous les deux enlacés tandis qu’il vidait la poubelle des autre détritus avant de la remettre en place avec, il faut le dire, fort peu de précautions. Mais nous étions bien, là, ensemble, sauvés de l’infernale chaudière éliminatrice de la ville ! Nous tombâmes immédiatement amoureux et arrangeâmes le fond de notre poubelle en un véritable petit nid et havre de paix.
Et depuis, même si je ne fis pas de petits tickets de caisse pas plus qu’elle ne fit de jolies petites frites, nous vivons tous les deux heureux, et c’est le principal !
KD44♫