216ème :
«La maison gardait les volets clos...»
La dernière fenêtre...
La célèbre cure du petit bourg paisible attirait chaque année, dès le 1er décembre, non seulement tous les habitants du village mais aussi de très nombreux touristes, curieux d’assister au spectacle.
En effet, bien que l’abbé, curé de la paroisse, y habitât continuellement, tous les volets des 24 fenêtres de la magnifique façade de cette auguste demeure du 18ème siècle restaient obstinément fermées 340 jours par an.
Mais dès le 341ème jour le miracle se produisait, ravissant la foule durant les 24 nuits suivantes.
Le phénomène commençait au rez-de-chaussée, lorsque la première fenêtre s’ouvrait à minuit, émerveillant les spectateurs en dévoilant un décor enchanteur superbement illuminé. Une joyeuse musique accompagnait la scène, les lumières brillaient à l’intérieur de la pièce, le public était conquis, bouche bée...
Chaque soir, qu’il neige ou pas, la foule revenait se masser devant cette inspirante maison, et, avec ferveur, assistait la nuit venue à l’ouverture successive des autres fenêtres, jusqu’à la dernière, la 24ème, la plus grande et la plus belle, somptueusement placée au centre du grand fronton, agrémentée d’un élégant balcon en fer forgé orné de lampes multicolores qui clignotaient gaiement. Une immense étoile scintillait au-dessus. Dans la pièce on voyait dans un humble petit berceau fait de paille un nouveau né entouré de ses parents, un âne, un bœuf, un mouton, trois têtes couronnées offrant de riches présents… un bien joli tableau !
La foule restait silencieuse, émue et très heureuse.
La dernière fenêtre du calendrier de l’Avent venait enfin de s’ouvrir...
KD44 ♫