logo esterel

L’été nous berce d’illusions avec un soleil plombé dans un ciel azur copié- collé : des divagations, des feintes de fin de règne ! Car pour un œil avisé, le travail a commencé. Quelques folioles tachées de rousseur se détachent avec délicatesse de la tignasse du grand frêne.

Elles virevoltent, dansent dans l’espace, des acrobates dans un spectacle unique, mues par les souffles du vent. Lorsqu’il sera dénudé, l’arbre laissera apparaitre des bourgeons noirs. Prêt pour le renouveau !
L’olivier altier, laisse tomber ses dernières olives noires cachées sous ses feuilles immuables, l’arbousier offre ses petits fruits rouge mûrs à souhait qui tombent sur la terre humide et odorante.
Des prémices qui nous préparent en douceur à la métamorphose.
Le contre-coup vient avec le changement d’heure. Une heure de moins qui apportera fraicheur et obscurité précoce, l’hiver est annoncé.
La nature apaisée troque sa palette de couleurs vives, contre un nuancier de camaïeux orange, beige, brun et doré. Dans les jardins les citrouilles sont à l’honneur, prêtes à être transformées en lanternes, ou dégustés en soupes mijotées.
Certains matins une brume s’attarde sur les toits, comprime les fumées des cheminées, stagne sur les collines, mouille les écorces, lustre les tapis de feuilles, nous empêche de respirer.
On ramasse les châtaignes, les dernières pommes. Les noix débrouées, étalées sèchent dans la cave, on goûte les premières mandarines au parfum de Noël.
Dans la forêt, on glisse sur le chemin rouillé de feuilles qui bientôt se transformeront en humus nourricier. On débusque les champignons, nos pas craquent sur les bogues des châtaignes.
Tout est en place pour l’hiver.
L’automne c’est le printemps à l’envers.

Zuzacanna83