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190ème :
«Il (elle) avait vidé son sac… »

Ciel ! Mademoiselle va rentrer !!

Suant par tous les pores de son corps, la brave Pilar se dépêche de ranger les innombrables vêtements et objets qui jonchent les sols, sièges et lits des nombreuses pièces de l’immense villa. 

Un vrai capharnaüm ! Être gouvernante d’un tel lieu n’est vraiment pas une sinécure !! Son mari, Victor, est le chauffeur de Madame… cette femme immensément riche passe ses journées à se balader dans sa Rolls-Royce et faire de coûteux achats dans les boutiques de luxe de la Croisette… Mais le problème est surtout Mademoiselle ! son insupportable fille… Et… Ciel ! voici qu’elle rentre ! Vêtue comme d’habitude d’un horrible jean à franges, troué aux genoux, d’un mini débardeur informe qui dévoile son nombril percé d’un anneau en argent au-dessus d’un tatouage de style punk/gothique, les cheveux peints en rose fluo et les contours de ses yeux exagérément maquillés de noir… bref, vous voyez le tableau… « Salut Pilar ! » dit-elle avec désinvolture tout en mâchonnant vulgairement son chewing-gum… et sans aucune gêne elle vide négligemment le contenu de son sac à dos sur le sol de la cuisine fraîchement mouillé. La pauvre Pilar n’en peut plus. « Mademoiselle, je vais moi-aussi vider mon sac ! Ça commence à bien faire ! Je ne supporte plus votre comportement irrespectueux ! Si cette situation doit continuer je rendrai mon tablier ! Je ne veux plus être votre bonniche !!» et elle éclate en sanglots. Décontenancée, la gamine s’approche de Pilar et, la prenant affectueusement dans ses bras, lui dit : « tu sais, moi-aussi je n’en peux plus… cette vie est absurde, et mon plus cher désir est d’en changer. Comme toi, j’en ai marre de cette baraque de fous ! Je suis bien différente de ma mère, l’argent et le luxe ne sont pas du tout mon objectif... Comme j’aimerais vivre loin d’ici, sur une île déserte ! » À son tour Pilar est très surprise par la réaction inattendue de la jeune fille… « Vous avez bien raison, dit-elle en reniflant… D’ailleurs mon mari et moi allons bientôt quitter cette maison, cette ville, ce monde surfait… et nous ressourcer au calme du petit hameau de notre enfance, perdu dans les montagnes, sans agitation ni bruit aucun sinon celui si poétique du tintement des cloches portées aux cous des moutons et vaches paissant avec bonheur dans les alpages… Enfin une vie simple ! Au fond, ne trouvez-vous pas, Mademoiselle, que cela fait un bien fou de vider son sac ? » ...
KD44♫