193ème :
« L’été, la nuit, les bruits sont en fête... »

Camping paradis.

Suite à notre désastreuse expérience d’un week-end dans un manoir hanté du nord de l’Écosse, que nous avions gagné au loto, nous décidâmes de passer plus tranquillement nos congés d’été dans un camping réputé, idéalement situé sur la côte à quelques encablures de chez nous.

« Chérie, nous allons passer un séjour formidable dans notre grande tente toute neuve ! J’ai réservé un emplacement exceptionnel, sans aucun vis-à vis, face à l’immensité de l’océan!  Nous allons bien nous détendre  !!! »
Heureux comme tout, nous chargeons généreusement la voiture et prenons le chemin de nos vacances de rêve. Ouafouf, notre brave toutou, est très content ! Il n’arrête pas de battre la mesure avec sa queue !!!
Sur place, nous découvrons ce splendide camping cinq étoiles, La vaste plage s’étend à nos pieds, et elle est déserte… Les sardines sont plantées, la tente parfaitement amarrée, notre matériel est complet… tout est bon ! Nous nous installons confortablement sur nos pliants de toile et goûtons la vue imprenable en nous tenant la main. L’air iodé ravit nos narines. Quel bonheur ! Ce lieu est tellement paisible...
Jusque… … Deux gros tracteurs que nous n’attendions pas arrivent bruyamment sur le sable, traînant deux grandes bennes qui nous intriguent. Les ouvriers commencent à les décharger. Puis nous les voyons monter des barnums un peu partout. Mais surtout, ils installent une immense scène noire, de hauts mats sur lesquels ils fixent d’énormes spots, placent une armée de hauts-parleurs au bord du podium… et font les essais  sonores ! Nous sommes obligés de hurler pour nous parler ! Une petite voiture électrique sillonne les allées du camping, annonçant au porte-voix l’organisation des soirées et nuits du « super concours de karaoké » qui durera les deux semaines que nous avons réservées ! Notre plage de rêve s’est brutalement transformée en « Copacabana » !
La foule commence à arriver, très bruyante et sans aucun respect… L’odeur des saucisses grillées et des frites envahit notre emplacement et nous écœure… La bière coule déjà à flots…
Nous nous barricadons dans notre tente pour avaler notre pique-nique, en nous bouchant les oreilles tandis que des candidats s’époumonent déjà sur la scène… Dieu que c’est laid ! Nous espérons dormir un peu, quand même… mais c’est impossible.
Tous ces bruits… pour nous, n’ont rien d’une fête ! Ils sont au contraire le reflet de la folie débridée des Hommes...
Décidément nous n’avons pas de chance cette année ! Après un week-end effroyable et glacial dans les Highlands, ce « camping paradis » est un véritable enfer...
Déçus et fatigués, nous reprenons la route dès le lendemain matin et rentrons dans notre si joli et tranquille petit village du centre du pays, où règnent la paix et les douces odeurs de la nature ! Ici, point de paradis artificiels… De nouveau nous sommes heureux.
KD44♫