185e - C'était il y a fort longtemps...
Au cœur d' un petit village, niché au creux des Alpes de Haute-Provence, vivait Valentin, un gentil garçon, serviable, le cœur sur la main.

Le jour où il rencontra Ophélie, mignonne comme un cœur, son cœur se mit à fondre. Leurs deux cœurs à l'unisson, ils se marièrent. Vivant de peu, pêchant dans la rivière, chassant le sanglier se chauffant du bois de la forêt, comme ils étaient heureux... ! Jusqu'à l'arrivée au cœur de l'été d'un redoutable prédateur, un bourreau des cœurs qui séduisait sans vergogne toutes les femmes mariées ou non. Valentin en fut fort marri. Ophélie tenta bien de le rassurer sans toutefois parvenir à calmer son courroux.
En chœur, tous les hommes du village rendirent visite à l'imposteur et s'écrièrent.
- Espèce de malotru, as-tu du cœur ? Honte à toi de briser le cœur de nos femmes en leur contant maintes fariboles. Tu nous fends le cœur et éprouve nos nerfs ! Ton âme est aussi noire que le cœur d'une cheminée.
A ces mots, il rit de bon cœur.
- Moqueur ! Renchérit Valentin.
La main sur le cœur, le séducteur répondit.
- Que nenni ! Tout cela est sérieux. Le cœur à l'ouvrage, j'ai tant à faire ! D'utilité publique, en homme de cœur, au sens noble du terme, courageux, valeureux, je panse les peines de cœur et pallie les manques de maris défaillants.
- Arnacœur ! Cœur de marbre ! Hurlèrent-ils en réponse.
- Provoquez-moi en duel, s'il le faut je vous éliminerai tous un par un. A cœur vaillant rien d'impossible !
La cause était perdue. Force est de constater que tous ces hommes avaient du cœur mais pas d'estomac. Penauds, le cœur au bord des lèvres, ils s'en allèrent, se consoler d'un vin qui aura de la cuisse, et plus encore... du cœur !

CHRIS 83



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