Les feuilles mortes, du jaune à l’orange jusqu’au cramoisi, se ramassent aussi à la main emplissant quantité de sacs papier « déchets verts ». J’aime leur odeur d’humus et leur bruit me fait craquer ! Aïe, les reins moulus, je me redresse en soufflant. Sur une des branches nues de l’amandier un bel oiseau sifflote joyeux.
Quel plumage coloré d’un bleu canard. Le bec orange tranche sur son jabot jaune d’or. Comme la nature est fabuleuse. Il met du cœur à l’ouvrage avec insistance. Son chant m’emporte. Stupeur, yeux roulants en tous sens, je réalise effrayée : je comprends les mots sifflés du bel oiseau … Sans doute me suis-je refroidie ? En lieu et place de la casquette, un bonnet eut été préférable ! La ritournelle reprend de plus belle, à mon grand étonnement. Toujours plus hardi, de branche en branche il sautille et se rapproche. « S’il te plait ne détruis pas mon humble logis. » De quoi me chante ce volatile ? Feuilles ramassées, cisaille en main , je vais faire un sort à cette haie bien trop haute et déplumée à sa base. Et l’oiseau de répéter « S’il te plait ne détruis pas mon nid. Où couverais-je au printemps, mes futurs œufs ? » Frénétiquement, il volète tout autour de moi. Enfin il se pose sur ma visière. Se penchant par-dessous, il me regarde à l’envers de ses petits yeux noirs en tête d’épingle. L’émotion m’étreint de la confiance et de la persévérance du moineau. L’objet de son angoisse se tient quelque part dans les thuyas devant moi. J’en commence minutieusement l’inspection. A l’abri des courants d’air, le poirier proche, je découvre bien caché, un joli nid fait de branchage, de sous-poils laineux de mon spitz finlandais et quantités de fins rubans de mariés. La Mairie se tient sur la place juste au-dessous de notre rue !
« Merci à toi terrienne respectueuse. Je reviendrai au printemps pour ma couvaison. Nous chanterons à l’unisson de doux arias dans notre jardin désormais. »
78 C💜thy👩🏻🦯🦮
