Un puits dans une cour joliment fleurie est source d’eau fraiche avec ces temps de sécheresse. Sa margelle large, surmontée d’un arceau en fer forgé, voit s’y balancer un macramé portant une belle potée de pélargoniums rouges. Une grille fine en sécurise l’ouverture.
Le printemps déjà sec, il me faut contrôler le niveau d’eau, un nouvel été s’annonçant chaud. Grille ôtée, je lance un caillou, attendant le ploc salvateur.
Un cri, suivi d’une volée de jurons bien sentis, me laisse sans voix.
Penchée au-dessus de la margelle, j’interroge l’intrus skatteur ! « Ohé là-dessous qui êtes-vous ? Que faites-vous dans mon puits ? »
En réponse, me manquant de peu, un grappin s’accroche au montant du puits. Après quelques râles d’effort, de bruits de glissades, un casque orné d’une lampe frontal surgit. Dessous un petit bonhomme, corde en bandoulière, s’extirpe souffle court et visage rougeaud. Corde lisse et non à nœuds ! Il faut en avoir dans les les bras et jambes.
Autour d’un petit noir arrosé, il me conte son aventure : « J’étais entré dans la veine Armand, mon fil d’Ariane cassé, une montée soudaine des eaux m’a emporté dans des galeries lointaines. Perdu dans une grotte, j’ai suivi crapahutant à plat ventre, ce boyau menant à votre puits. Ouf me voici à l’air ! » En d’autres temps, la grotte doit être sous les eaux. Fouillant dans sa poche, il en retire des pièces d’or d’un autre temps.
Et si l’on descendait voir … à l’aide d’une échelle de spéléo ?
78 C💜thy👩🏻🦯🦮
