J'avais toujours rêvé de grimper à l'échelle et ce depuis mes cinq ans. Je la revois encore peinte en gris adossée au mur elle permettait l'accès au grenier, lequel exerçait sur moi une réelle fascination d'autant plus que j'avais l'interdiction d'y monter.
A cet âge-là je ne percevais pas le danger et cela semblait si facile !

Vers mes onze ans je considérais cela comme une double punition car outre le fait de ne pouvoir monter à l'échelle j'étais privée de l'accès aux combles qui, comme
chacun le sait est un lieu magique qui est censé regorger de trésors...
Un après-midi, mon père absent et ma mère occupée à jardiner, j'ai bravé l'interdit.
C'était facile et grisant de prendre de la hauteur, et je posais enfin les pieds sur le plancher qui se mit à gémir. J'avançais à pas feutrés, ça et là quelques cartons regorgeant de livres jaunis dormaient dans la poussière avec résignation.
Dissimulée dans le recoin d'une étagère une mallette en bon état attire mon regard : Curieuse et fébrile je soulève le couvercle et ce que je découvre est surprenant : Un hochet, un ourson minuscule et minutieusement pliées un lot de brassières tricotées main, bleues et blanches ! Ce n'étaient pas des vêtements m'ayant appartenus car j'en avais habillé mes poupées...Alors à qui donc étaient-ils destinés ? Je me promis d'interroger ma mère mais pour l'heure il était temps de redescendre. Hélas cela s'avéra plus compliqué que prévu car je n'arrivais pas à me stabiliser sur un pied le temps de poser l'autre sur l'échelle... Prise de panique, incapable de bouger, j'ai dû appeler ma mère à l'aide et je vous assure que le moment était mal choisi pour l'interroger sur ma découverte...

COLETTE