Un courant d’air dans le grenier où les lucarnes sont grand-ouvertes. Un livre vole vers le sol, tombé d’une étagère, des pages se détachent. Une, s'échappe et prend son envol, se cache dans le coin près d’un pied de chaise.
Pourquoi celle là veux s’évader ? À mes pieds, je vois des pages couvertes de mots, mais je veux rattraper l’échappée qui se cache. Elle veut être ailleurs inaccessible. Un autre appel d’air propulse des feuillets noircis de signes. Le livret dont ils proviennent ressemble à un carnet artisanal, une ficelle relie les pages. Des mots comme des pattes de mouche, des poèmes recopiés s'agrémentent de vignettes coloriées, un genre de bande dessinée.
Là, des mots, des vers à la suite des autres sans ponctuation, une énumération à la Prévert « un papillon bariolé une échelle éternelle et quelques hérissons polissons «
Assise sur un tapis poussiéreux, l’après midi s’étira indéfiniment en compagnie de phrases qui m’emmenèrent dans un voyage vertigineux de fantaisie.
Sylvia 83 🐿
