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C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

C’est l’heure où l’ombre déserte
Où l’air se glace au moindre pas.
Un souffle errant monte de terre,
Une brise que l’on ne voit pas.


Un cri s’échappe, ou bien je rêve ?
Écho venu d’anciens tombeaux.
La nuit s’éloigne et soulève,
Un froid de pierre entre mes os.

Un pas résonne — qui s’avance ?
Ni corps, ni âme, nul témoin.
Seul un relent de vieille absence
Marque le seuil du vieux chemin.

À chaque pas, à chaque pierre,
Répond un écho étranger.
Un froid me ronge et me lacère,
L’air se fige sous mes souliers.

Des troncs surgissent des figures,
Des visages de mon passé.
Ils semblent penser les blessures
Que porte mon cœur esseulé.

On dit qu’encore, dans la clairière,
Quand l’aube incendie les rameaux,
La mémoire vive de nos pères,
Fait frissonner jusqu’aux caveaux.

Nicolas - Les Esterets - 83