JE EST UN AUTRE !.. C’était son cas et j’aurais tellement mais tellement souhaité être comme lui. Il était mon modèle absolu ! Mais ce n’était pas gagné.
Déjà 'Il' était un homme, pas moi ! Aurais-je pour autant voulu en être un ? La question ne s’est jamais posée.
J’étais fascinée par ses changements d’aspect, sa voix, et ses gestes selon l’endroit où il allait exercer son art. Un vrai caméléon ! Parfois blond à moustaches sanglé dans une redingote grise, évoluant tel un dandy dans les salons du Grand Hotel. Quelques heures plus tard, une tignasse brune dépassait en boucles d’une bombe, culotté de blanc, veste rouge à boutons dorés, il avait fière allure monté sur son cheval dans une chasse à courre. Sa facilité à se mouvoir, son agilité, la grâce de ses mouvements, sa classe et... son argent ! Tout me fascinait et Il y en avait pour un bout de temps avant que je parvienne ne serait-ce qu’a bouger comme lui ! Son regard malicieux, sa façon facétieuse de séduire mais en s’amusant. Trop éblouie par mon idole, j’en perdais tout sens critique ! Évidemment ses 'soustractions’ n’étaient pas a son honneur mais il le faisait avec une telle grâce presque comme s’il vous faisait un cadeau en vous le volant. Un jeu d’enfant ! Pour certain l’argent n’a pas d’odeur dit-on... et je l’imaginais laissant derrière lui un nuage so chic d’eau de Cologne chyprée.
Que voulez-vous on absout tout quand on aime ! L’admiration gomme !
Il déjouait avec amusement tous les traquenards mis au point pour le chopper la main dans le sac.
L’aisance des riches voilà ce qu’il avait.
Avec un coup de bol je pourrais jouer au loto ? J’ai peine a y croire vu que la seule fois où j’ai eu un soupçon de chance c’est à un ticket de grattage chez l’épicier du camping où j’ai gagné cinq kilos de patates et encore si j’en rachetais autant ! De quoi devenir obèse sans espoir de retrouver la ligne haricot !
Ah si !.j’allais oublié le message glissé dans un gâteau chinois me prédisant que j’allais faire une jolie rencontre ! Aussi tôt je vagabonde et j’imagine mon idole sanglé dans sa veste cintrée m’ouvrant la porte de sa limousine... mais non... pas lui, son chauffeur ! Suis-je sotte. Décidément on a du mal à sortir de sa condition. Et puis on a bien le droit de rêver non ? Vous allez rire mais ça m’a fait du bien. Même si c’est du baratin, une bonne nouvelle ça réconforte !
Mais voilà il faudrait revenir au siècle dernier car mon idole est un héros de roman... c’est le plus grand des voleurs... oui mais c’est un gentlemen ! Vous connaissez ?
🐹 La Souris qui se fait un film
