Au cœur de la pinède se dresse une maison de pêcheur. Elle a fière allure avec ses murs chaulés de blanc, sa toiture bigarrée de l’orange au rouge fané et ses volets de bois vert sapin. Sur les rebords trônent en majesté des balconnières fleuries de géraniums rouge incarnat et pélargoniums blanc nacré, ondulant doucement au vent marin.
Dans la maisonnette, l’effervescence est de mise … le bel Ara rouge d’un bec puissant a ouvert, lui l’observateur indiscret, la porte de la volière des perruches. C’est un feu d’artifice de couleurs, un chatoiement de vert, bleu, jaune soleil. Cela vole en tous sens sous les cris railleurs et siffleurs des oiseaux ivres de liberté. Doux bruissement d’ailes, légère brise …
Et pourtant, chaque matin, leur maitresse leur ouvre la volière pour une belle envolée, cage béante. Confiantes elles se posent sur les doigts , les épaules de la petite vieille, lui donnant des becs. Tendres moments.
Quelle mouche a donc piqué Kiri le perroquet ? Réveillée de sa sieste la petite femme aux cheveux bouclés entrouvre sa porte de chambre. Œil bleu à l’affût, sourire aux lèvres avec gourmandise, elle observe ses chenapans ailés. Entrant discrètement dans la pièce, elle se glisse dans son rockingchair adoré. Dans chaque main elle présente un morceau de biscotte à ses « filles ». Dans une envolée de plumes multicolores, les perruches posées, picorent joyeuses. Au sol le labrador gourmand, se dévoue récupérant les miettes, un peu jaloux …
Et d’une voix de stentor, Kiri clame « A table ! » regardant dépité sa mangeoire vide de graines, légumes ou de fruits frais ses préférés ! De son perchoir il entonne en sifflant l’air de la cage aux oiseaux de ce cher Pierre Perret !
78 C💜thy👩🏻🦯🦮
