Je les entends d'ici...
Oh c'était il y a fort longtemps, la terre s'en souvient. Nous étions la richesse, les champs étaient animés par les moissons c'était la fête qui souvent donnait lieu à des rencontres.

Les jolies faucheuses qui, après nous avoir caressés nos tiges blondes étalaient leur jupes larges sur les meules maintenant rondes. Dans certaines régions on nous dressait en triangle et alignées comme les tentes dans un campement de tipis indiens.
Puis venaient les glaneuses, qui ramassaient les couchés-oubliés, elles avaient bien du mérite.
Depuis, on nous saccage avec leur moissonneuse aux dents de fer...
Revenons comme avant s'il vous plaît, quand les faucheurs s'arrêtaient au son des cloches de l'angélus, joignaient leur mains en demandant au ciel que la récolte soit bonne.
On va faire la révolution et, on vous le dit, le meunier a du soucis à se faire ! On ne murira pas... on va rester verts ! Verts de colère d'être aussi malmenés.

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