Nous partîmes, dès les semailles serrés en bataillon, comme pour un défilé fiers et droits.
Qu’aucun n’eussent pu oser nous affronter. Mais on parlait d’un temps où nous serions décimés à la racine, après les fortes chaleurs et les orages d’été. On parlait aussi de la grande batterie, du bruit assourdissant qui ferait trembler la terre. Ce serait plus tard.
Il y eut un vent chaud qui bousculait les rangs et aussi des pluies abondantes tombèrent. Elles creusèrent des rigoles, mais nous étions toujours debout et forts.
La nuit de la pleine lune, un orage explosa au dessus de nos têtes, les étoiles étaient éteintes. Nous résistâmes comme un seul homme. Rien ne pouvait nous détruire, croyions nous. Après cet assaut démesuré, nous perdîmes notre superbe. Au matin, après cette lutte inégale, quelques uns tombés au sol restaient anéantis. Quelques jours plus tard, un tonnerre de bruit nous surprit. Cette fois nous étions perdus, tous ensemble nous fîmes face pour ce dernier combat.
Sur la colline, un homme regardait ce qu’il restait de la moisson à venir.
SYLVIA 🐿 83