En cette fin de mois d’août le ciel se réveille paisiblement… Il fait un temps délicieux, très doux.
Je me prépare à rendre une dernière visite à mes chers blondinets qui devraient tous être moissonnés dans la journée. C’est toujours une joie de récolter ces épis joliment dorés !

J’irai aussi vérifier le bon fonctionnement de mon vieux et fidèle moulin qui trône fièrement sur la colline, ses grandes ailes prêtes à travailler sans relâche afin que la lourde meule de granit m’offre une belle farine  d’une incomparable pureté!
Tout heureux je me dirige vers l’immense champ.
J’y arrive, et là, c’est la surprise totale… mais que s’est-il passé? Je n’en reviens pas. Mes blés, qui étaient si beaux, courbent lamentablement la tête… sur le coup je les crois tous morts !
Je me dirige immédiatement vers leur chef. Sentant ma présence il relève péniblement la tête. Je fais ce que je peux pour le soutenir, comprenant sa douleur et son désarroi…
« explique-moi... »
« ce sont les pies ! que veux-tu, elles aiment les barbus !!! elles nous ont attaqués sans relâche depuis hier au soir, chacune jacassant plus fort que l’autre pour arriver à ses fins ! c’était horrible.   beaucoup d’entre nous n’ont pas survécu… c’est un vrai carnage »
« Mon pauvre… comme je te comprends ! et moi, dans tout ça , que vais-je devenir ? la moisson étant fichue, mon moulin va être au chômage, il n’y aura donc aucune farine pour le village, et les habitants n’auront pas de pain… oui, c’est une catastrophe épouvantable !  je te le promets, mon bon épi, dès demain je jetterai ma queue de pie !»

KD44 ♫