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Moi qu'on appelait mauvaise herbe eus un mois de juillet chargé. Je me suis éprise d'un coup de vent, un caressant mais aussi qui décoiffe ! Nous fimes un beau voyage, un rien coquin. Dans chaque région on a soulevé des galurins !

Des badas à plumes, des feutres, des casquettes : des à l'endroit des à l'envers, des bérets dans le pays basque, des 'paillus' dans les campagnes au soleil doré, des canotiers au bord de l'eau, mais aussi des chéchias, des sombreros, des chics et des exotiques...
Des excursions magnifiques. En nous voyant arriver tous ces coiffés mettaient la main au chapeau, pour le retenir en nous saluant ! Un bel hommage à notre passion de voyageurs du vent. Et puis un jour, le temps a changé, on s'est posé sur le chapeau un épouvantail à moineaux, comme ça, au bout d'un pré, près d'un champ de pommiers. A leurs pieds, des bleuets, des coquelicots et des genêts faisaient la fête, c'était beau et sentait le frais.
Puis, comme cadeau d'adieu, il m'emmena faire un dernier tour de piste dans les tribunes d'un concours hippique chic. Tous les spectateurs habillés, gantés m'impressionnaient. Mon amoureux fatigué soufflant bas me déposa doucement sur une capeline de soie crème si merveilleusement parfumée que, embarquée par l'odeur sublime j'oubliais mon coup d'air qui se faufila vers la dernière rangée des gradins pour prendre la sortie.
Le concours de termina dans l'euphorie.
J'ai abrité pudiquement le baiser fougueux donné par le voisin de l'élegante capeline. Et je l'ai entendu murmurer : me ferez-vous l'honneur de partager votre succès ma chère ?

🐭La Souris 04