On honore notre Virgile, parti pour les étoiles voilà plus d'un lustre. Au village, non loin de l'Observatoire de Lure, une jeune femme tient la caisse de la médiathèque. On apprendra qu'elle est corréalisatrice de la Provence de Giono, le film.
Pas une étendue, pas un brin d'herbe qu'elle n'ait photographié. A la fin de la projection, pas un souffle. Le public est composé d'une centaine de personnes venues profiter de la climatisation, les jeunes sont ailleurs, hormis deux nourrissons dont l'un est celui du couple qui tient la bergerie. Egalement présent, le berger, petit homme sec et vert, qui fait pâturer 2000 bêtes, un fleuve d'agneaux aux yeux d'étoiles et leurs patous. Grâce à lui et aux drones de Gundula, vous survolerez 30 km de crête. On ne peut imaginer la beauté sauvage du sommet caillouteux dominant une forêt de hêtres et de résineux. Avec «L'homme qui plantait des arbres», notre infatigable marcheur a tenté de réintroduire les chênes, tâche dévolue au geai cajoleur ou à la distraction du sanglier. Quant aux chamois, ils défient l'apesanteur et la peur du vide sous le vol de l'aigle. Dans la vallée, tout en préparant la fête de la musique, on profite d'un instant de fraîcheur. La bouffette, joli vent familier, juste après-midi, secoue un peu d'herbes folles.
🐼 Claud'ours 04
