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Un vent léger, celui-là même le coquin releveur de jupons des filles frivoles, s’en vint gaillard ventiler une prairie douce aux fleurs champêtres. Sifflant, soufflant à qui mieux mieux, effleurant légèrement les corolles délicates, fit la cour à une délicieuse petite herbe.

D’un vert tendre, fine, elle ondulait gracile, sensible aux caresses du coquin. Il ne lui fallut que peu de temps pour se décider à le suivre, ivre de liberté et d’aventures. Se laissant porter tendrement, entre les courants d’air frais, elle entreprit le voyage de sa jeune vie.

Comme la terre était belle, vue du ciel ! Son amoureux l’emportait toujours plus haut, plus loin, lui découvrant d’étonnants paysages des nouvelles contrées. En un souffle puissant, elle franchit la belle bleue, écoutant siffler les dunes de sable d’un bel ocre rouge, musique divine. Derniers mots d’amour de son troubadour. Doucement, tout doucement, elle se posa sur une rose des sables. Un jeune chevrier, pour passer le temps, s’en saisit entre deux doigts. La portant à ses lèvres, il en tira un doux son mélodieux. Curieuses, ses chevrettes blanches, sautant l’une d’un arganier, les autres bondissant d’un roncier, s’approchèrent de l’enfant. Tout ce petit monde regagna la verte oasis bienfaitrice.



78 C💜thy👩🏻‍🦯🦮