238/L'ARCHE
Autre vie dans ce quartier des Goudes, nous n'avions fait qui passer après une visite rue de Paradis pour mettre une pile à la montre. Peu de souvenirs. Le hasard d'une rencontre, un musicien y habitait maintenant. Si nous fûmes tenter d'y faire l'acquisition d'un cabanon, il nous en dissuada sans ambages.
Pas d'autres musiciens dans ce marigot ! Et comment s'y reconnaître, y avait-il des noms de rue, des numéros ? Nous l'aurions appelé l'arche, une unité d'habitation prête à repartir au gré des flots...
On ignore nombre d'endroits où on ne peut vivre que si on y est né, quand l'étranger y trouve du charme, de l'authenticité. À Marseille, on n'est pas pittoresque ! Nos parents et vivaient simplement, une table, deux chaises, du poisson frais, la cuisine au bois. Le même voisinage, le même langage !
Si d'aucuns rêvent de châteaux, nous nous serions contentés de la chapelle... Il en était une en centre-ville, d'une ancienne congrégation. L'immeuble avait été vendu en appartement, la chapelle, au sous-sol, était éclairée par une dalle translucide. Était ce trop typique ? Nous sommes restés dans notre 'cocotier', au gré de nos humeurs nous appelons la cuisine la cambuse, la chambre avec balcon le gaillard d'avant, la cave est une chapelle pour les vignes du seigneur, quant au garage, il gardera robes et chapeaux. L'escalier revendique la fonction de distributeur. A l'agence, n'étaient répertoriées que les chambres 1 et 2, pourquoi pas alors, habiter 42e rue ?
🐼 Claud'ours 83