PERDU OU ÉGARÉ ?
Je t'ai cherché partout toi mon vieux pull élimé... sans consistance.
Aux premières fraîcheurs de septembre, je te retrouvais en rentrant de l'école. Ma tête glissait sans peine à travers l'encolure élargie. La laine à la couleur indéfinie suite aux nombreux lavages peluchait en autant de centaines de bouclettes.
Le jour passait à travers les coudes devenus transparents, pourtant toi seul savais me réchauffer. Je me lovais, ronronnais dans les mailles d'une seconde peau moelleuse et confortable. J'aimais ton côté sans chichi, décontract, pas gêné aux entournures. Au travers des fibres distendues, je voyais s'écouler la saison automnale...
Le soir avant de m'endormir, je te déposais sur le dossier de la chaise. En te regardant, j'imaginais les mains habiles qui t'avaient tricoté lors de longues soirées près de la cheminée. Il fallait bien s'occuper avant l'avènement de la télévision.
J’y songe avec effroi…
Ma mère aurait-elle fini par mettre ses menaces à exécution, faire de ta douce texture un chiffon pour lustrer le parquet ?
Jamais, je ne te remplacerai...
CHRIS 83