Yeux dans le vague, il faisait pitié sur son fauteuil, immobile telle une statue. Derrière ses lunettes rondes, l’éclat de ses beaux yeux bleus se ternissait peu à peu. Quelle tristesse pensait son petit-fils à chacune de ses visites. Son cœur se serrait. Le staff médical le pensait perdu. Toutes les pistes s’épuisaient … Allaient-ils tous baisser les bras ?
Lassé, voir exaspéré de constater au fil des semaines, la baisse de moral de son grand-père, il allait mettre en place toutes sortes de stimulations.
Lundi, confortablement installé, il lut quelques chapitres d’un des romans préférés de son Cher Georges.
Mardi, ils marchèrent une petite heure, bercés par le chant mélodieux des oiseaux, éternuant en cœur par le vol en escadron des pollens !
Mercredi, au parc, ils écoutèrent passionnés, un récital classique donné dans le joli kiosque en bois du village.
Jeudi, en tête à tête, ils déjeunèrent au « Bienvenu », resto ouvrier animé.
Vendredi, pour clore la semaine de « remues méninges », ils assisteraient à une pièce de théâtre de boulevard, rien de tel que le rire !
Un bien joli programme, si cela sortait le vieil homme de sa torpeur.
Samedi, le jeune homme retrouva son Georges un poil plus attentif, un éclair malicieux dans le regard.
« Tu vois mon garçon, il me fallait accepter mon arrivée aux Bleuets. Tout le monde est gentil. Je m’y sens de mieux en mieux. Merci de tous tes efforts mon grand … La semaine prochaine, ne pourrait-on pas heu écouter plutôt du jazz de ma jeunesse. Nous baladerions Titan le golden des Bleuets, si attendrissant avec son doux regard. J’aime caresser son pelage. »
« C’est tout Papy ? »
« Réflexion faite, si l’on essayait le bistrot « Chez Gégène » ? ».
78 C💜thy👩🏻🦯🦮