235/
On m'offrit un de ces bonbons rassurants, à l'ancienne, de vieux souvenirs ressurgirent. Je suçotais mon toffée en me répétant cette phrase comme une litanie j'aurais pu l'écrire en lettres d'or sur ma cheminée. Je choisis de l'inscrire dans un escargot.

J'étais au centre de la place, une boîte de craies à la main. J'avançais en dessinant mon parcours spiroïde. Sous les insinuations mielleuses des passantes, j'aurais pu comme le Petit Poucet y semer des friandises : délicieux galets gris, des griottes en papier d'argent ou des violettes de Toulouse parfumées, d'inaccessible coquelicots si tentants alors dans leur bocaux sur l'étagère. Je quêtai un roudoudou. J'en salivais, pire que pour le fretin d'avril. Déjà, mon escargot grandissait, touchait les arcades, asymptote... Un cortège d'enfant s'engage dans la spirale en chantant « une souris verte ».je me précipitais chez le boulanger : on y trouve encore c'est délicieuse sucettes au caramel, ne jamais la croquer, afin que sa forme lancéolée s'affine, fragile transparence. Enfin resté maître du terrain, je dessine dans mon gastéropode des maisons en pain d'épice, des carrés de verdure d'Angélique, me redressant avec peine, j'y faisais des pauses : là, c'était le confiseur de la foire, là, le marchand de barbes à papa filant son sucre rose offrant la Pomme d'Api vernie. Sur ''une petite musique de jour'', l'accueil des soldats offrant des sacs de chamallows élastiques, damier de pastel multicolore. Je m'enfonçai ainsi dans le couloir temporel, jadis plus riche qu'halloween naguère, errance dans un état d'âme nostalgique.🐨

235/ VANILLE ET CACAO