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235/ DÉPART ÉPIQUE
Récemment on m'a offert une de ces pastilles blanches aux coins tronqués qui sentent la menthe. Aussitôt ça m'a rappelé les départs épiques des vacances de mon enfance. Chaque année nous avions droit au même scénario : les bagages une fois chargés, montés ficelés sur la galerie, la maison fermée à clef, on rentrait dans la 203 Peugeot.
Mon père faisait assaut de civilités envers sa belle-mère.


- Mais si grand-mère mettez-vous devant, vous serez mieux !
Pardi ! Et nous nous entassions à trois sur la banquette arrière. Que dis-je quatre avec Otorhinolaryngologix dit Totor, pour faire court, le chien de mon frère. Il faut dire que le frérot venait de faire connaissance avec avec les H, Y et X alors quand il a vu ces lettres rares sur la plaque du toubib il a trouvé ça formidable pour l'année des O justement. Donc, une fois serrés comme des sardines la grand-mère sortait dignement sa petite boîte en carton bleue et blanche contenant ces pastilles poudreuses qui mettaient une heure a fondre et sensées nous passer le mal au cœur. L'injustice de la bonne santé ! Tout le monde en avait sauf moi qui ne souffrais pas du mal des transports ni Totor qui puait horriblement en tirant une langue de six pieds de long.
Le voyage était jalonné d'étapes gourmandes. A Montélimar, je me rattrapais en croquant la part de nougat que la douairière refusait au prétexte que ça faisait sauter le dentier ! Je me rattrapais en mangeant sa part.
Ces souvenirs assortis à leurs petited mesquineries rigolotes ont festonné l'histoire de ma jeunesse.🐀