Dernièrement l’ambiance était maussade, les mauvaises nouvelles affluaient. Une proposition d’invitation arrivait à point nommé pour me changer les idées. La maîtresse de maison était originaire de la Côte d’or. A la fin du repas, elle posa une petite boîte en fer joliment décorée.

C’était des bonbons à l’anis de Flavigny. J’étais surprise de retrouver ce goût d’antan . Cette petite bille anisée me fit basculer dans mon enfance. J’étais embarqué dans le couloir du passé. Je revoyais la grande tablée familiale. Ce repas qui durait des heures, les conversations animés des adultes, les verres trop vite remplis , la fumée des mégots trop nombreux dans le cendrier, et le café qui annonçait un certain retour au calme. Juqu’à l’arrivée de la petite boîte métallique qui passait de main en main . C’était un rituel rassurant, chacun savait qu’il était temps de se quitter. Certains attribuaient des vertus digestives à ce bonbon. J’en aimais le goût tout en rêvant devant l’illustration du couvercle. Je savais qu’il y aurait peut-être une autre fois.


Agnès 83