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Par une belle journée de printemps, je décidai de m'offrir une escapade à la campagne. Oh pas bien loin juste à quelques stations de métro dans la vallée de Chevreuse. Sac à dos, lunettes teintées je demande mon chemin - pour aller visiter le musée- à l'homme au gilet jaune qui ramasse les feuilles : c'est tout droit, vous longez l'allée bordée de platanes vous arrivez sur la place des cafés, vous tournez très légèrement sur la gauche vous passez devant la grande boulangerie et juste à côté vous entendrez...
Le reste s'est perdu dans la pétarade d'une moto.

J'admire ces grands arbres, témoins muets centenaires et j'imagine les batailles, le défilé des noces, les communions. La place des bistrots aux terrasses animées par des retrouvailles bruyantes de gens qui se connaissent bien, pour l'apéro ou arroser la naissance du petit dernier, tout est bon pour se réunir. A gauche l'odeur du pain, du croissant et de la brioche que j'imagine moussue et légèrement dorée m'indiquent mon chemin. Il n'y à pas à s'y tromper, pas besoin de flèche l'odorat est en fête. Toute émoustillée j'entre dans la boulangerie ! Un spectacle pour les yeux ! L'alignement des pains croustillants, les tartelettes qui juponnent en fraises, les meringuées en tutu de chantilly, les éclairs tendent leur doigt au chocolat essayant de toucher des religieuses callipyges. Dans la vitrine réfrigérée les sandwichs farcis tirent des langues de tomate sur des feuilles de salades fraîches. Tout, tout me tente... Je choisis un panini et un baba au rhum. Au moment de m'attabler au soleil, j'entends des vociférations, des ça marche la sono là Marcel ?
Je me lève d'un bond pour découvrir une estrade sur laquelle se démènent une troupe de comédiens répètant un Feydeau tonitruant, l'éclairagiste, et l'ingénieur du son qui s'affairent à leurs mises au point.
Tout cela me passionne. Le temps passe, je ne visiterai pas le musée et vais rentrer chez moi la tête remplie de toutes ces odeurs et bruits qui vont encore me faire rêver.
🐭La Souris 04