232 – Le cru du siècle …
D’un geste sec, il s’empara de la clef de fer pendue au clou. Traversant la pelouse fleurie de pâquerettes, il prit l’allée, descendit quelques marches. En un tournemain, il ouvrit la porte de la cave.
Les quinze degrés de la climatisation le rafraichirent. Il avait en tête le menu, ne manquaient plus que les nectars pour le sublimer. Tournant, retournant les bouteilles, il n’arrivait pas à se décider. Finalement, il opta pour un cru bourgeois, restaient juste trois bouteilles. Débouchée, il versa le liquide d’un beau rouge rubis dans la carafe de décantation … Nez palpitant désagréablement par l’odeur du bouchon de liège, il se versa un fond de verre. Le portant à ses lèvres, le huma avant d’en déguster une lampée. Pouah, du vinaigre ! Il testa les deux bouteilles restantes :même punition !
Changeant son fusil d’épaule, il ouvrit un autre cru. Rebelote … madérisé, 30 ans d’âge tout de même ! Le tout pour le tout, il se saisit, cérémonieusement, d’un « Petrus » … Oh merveille. Soyons fous, on n’a qu’une vie après tout !
Se souvenant qu’il lui fallait du blanc pour une sauce, il empoigna une bouteille juste bouchée , étiquette indiquant poisson et coquillage. Parfait ! Lui préférait les rouges aux blancs. Par acquis de conscience, il tourna le bouchon, s’en servant un bon verre, le but cul sec ! Un derrière la cravate, à pois ou pas, même si un peu « vermouthé », il glissa âprement dans le gosier. Mais d’où sortait ce tord-boyaux ?
Et c’est là, une paire d’heures après, que son épouse le trouva béat, assoupi la tête posée sur le tonneau de bière blonde, cuvant la « gnole » traitresse !!!
Encore un coup du Pépé !
78 Cathy👩🏻🦯🦮