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Toute la misère du monde se reflétait dans ses yeux, la pauvre bête, derrière les barreaux, me suivait du regard. Sur la porte du box, je lue « Médora, 6 mois, passait jour et nuit sur un balcon, pour seule promenade, le tour du pâté de maisons. » Sa référente nous présenta dans un parc.

Sur le qui-vive, Médora, la queue entre les pattes, stressait. Accroupie, ma main paume ouverte, je l’enjoignis. Léger contact du bout de la truffe. Un début. Conquise, je finalisais son adoption. Cette magnifique Husky, dos noir, au masque « fleur de lys », me jaugeait de son regard bleu glacial. Toute ma vie j’en avais rêvé. Nous voici parties pour toute sa vie.

A pieds, nous gagnâmes la maison : sa première balade … Portail clos, je libérais la demoiselle. Méfiante, à pas comptés, elle fit le tour du jardin, sursautant au moindre bruit. Son nouveau nom serait Alaska.

Les balades n’étaient pas toujours de tout repos. Sur un muret, elle se retrouva face à un sphinx : elle lui hurla dessus de sa voix enrouée ! Qu’est-ce que ce chat dépouillé ? Au détour d’une rue, la montagne vint à elle. Le Roi Léon de plus de 80 kilos, fit d’elle sa mascotte. Dans un parc, sous un tas de feuilles craquantes, la belle dénicha une pelote d’épingles bien vivante. En boule le hérisson lui exposa ses arguments ! En forêt, elle prit goût à la liberté. Sur une légère poussée digne d’une mêlée au rugby, Popeye le Terre-Neuve, l’emporta dans une belle mare ! La Miss mouillée en sortit dépitée ! Jour de chasse, bondissant sous sa truffe, Alaska partit à la suite d’un chevreuil. Appels vains, angoissée, je restais là, n’ayant de cesse de la siffler. Au crépuscule, elle me revint, langue pendante. Echange de regards, Alaska me sauta dans les bras, confiante enfin ! C’était gagné !

78 Cathy👩🏻‍🦯🦮