C’est une drôle de bicoque au bout de la corniche. A vendre depuis un certain temps, elle a mauvaise réputation. Pourquoi ? Est-ce de sa situation où son nom qui fait peur aux acheteurs….
Proche d’un canton du haut-VAR, il y a une maison à vendre. Elle est implantée en surplomb d’une route départementale et en flanc de coteau.
C’est une vieille habitation qui a subi les outrages du temps passé mais elle a gardé toute sa beauté d’une architecture où le bois faisait la part belle au confort et au bien-être.
Elle est habitée par un couple de vieux paysans ANNE et PIERRE, très connus, qui sont les propriétaires et les bâtisseurs.
En agence depuis plus d’un an, elle n’attire pas beaucoup les acheteurs. Deux seulement qui n’ont pas donné suite. Les raisons sont multiples, le prix, l’isolement et surtout la menace d’un éboulement potentiel de rochers provenant du coteau.
Cette crainte d’un écroulement se produisit cet hiver. Avec les nombreuses pluies qui sont tombées, quelques pierres sont venues choir au pied de l’habitation. L’incident était bénin, mais une alerte fut donnée car il ne pouvait pas rester dans l’ombre.
L’agence informa donc M. le MAIRE qui demanda aussitôt une étude de sol du coteau.
La réponse ne tarda pas, risque éminent de glissement de terrain….
Le lendemain, les autorités prenaient la décision d’une évacuation immédiate.
Ce fut l’apocalypse pour nos deux occupants.
La nouvelle s’exporta rapidement dans le village et remonta à la préfecture. La presse prit possession de la nouvelle et donna l’info à la première page.
Nos deux retraités étaient dépassés par les évènements. Heureusement, la famille vint les récupérer et les amena loin du tapage médiatique.
Pendant ce temps-là, le village se mobilisa et une cagnotte voyait le jour pour venir en aide car il fallait les reloger, la maison devant être rasée.
Les entreprises locales réagirent également en créant une association et construisirent un chalet sur un terrain communal.
Six mois passèrent. A la fête de la commune, sous l’ovation des habitants et de M. le Maire qui prononça un discours, ANNE et PIERRE devinrent citoyens d’honneur et usufruitiers du chalet jusqu’à leur disparition.
Ils vécurent heureux et de temps en temps, main dans la main, ils venaient se remémorer leur enfance à l’emplacement de leur chaumière tant aimée.
Sujet 227………….souvenir passé …………..André……………31510…………Labroquère