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L'enfant musarde en chantonnant sur le chemin qui serpente jusqu'au village, il sait que son école jouxte l'église dont il voit le clocher.
Sur son dos, un cartable léger lui donne l'air d'un scarabée.
Ses boucles blondes comme la paille brillent d' éclats dorés dans le soleil. Un petit sourire souligne son nez levé vers le ciel...

il hume la liberté. Plus loin dans le fourré qui borde la rivière il va retrouver une vieille gibecière contenant tout son attirail pour la pêche : une gaule en noisetier qu'il a fabriquée avec son pépé, une épuisette de fortune, un filet à papillons et même une tapette à mouches. Au bout de la ligne, une minuscule épingle à nourrice servira d'hameçons pour attraper des poissons qu'il remettra tout de suite à l' eau... Ils sont trop beaux à briller argentés dans les reflets de l'eau.
Aussi tôt arrivé à la cachette, avant même de sortir sa musette, il part à la recherche de fleurs de pissenlit, souffle sur les pétales qui s'envolent dans un nuage en forme de coeur. Heureux, il applaudit en riant !
Enfin il soulève la pierre au pied de l'arbre qui abrite ses merveilles. C'est le moment que choisit, enfin liberée, une armada de grosses fourmis qui montent à l'assaut du short de l'enfant. Affolé il saisit sa tapette et commence à l'applatir nerveusement autour de lui puis, rouge de démangeaisons, rentre chez lui essoufflé, boursouflé et honteux.
Il avoue ... il avoue qu'il commence à regretter de ne pas être allé à l'école !
Réfugié sur les genoux de sa maman qui sourit en soufflant sur les bobos...
-« La leçon est un peu dure mais tu as raison mon petit, on a rarement ce genre de désagrément avec la lecture ou les tables de multiplications !
Ça t'apprendra à battre la campagne !...
🐭La Souris 83