211 SUR LA ROUTE FLEURIE
L'automne s'écoule quand l'hiver a déjà la tête près du bonnet.
L'hiver, opportuniste, arrivera toujours à poing nommé bien après les chrysanthèmes et bien avant au gui l'an neuf. Ce n'est pas lui faire injure !
Ce vagabond un peu ivrogne reste pragmatique, il sait ! Il a une mémoire de forme, un oreiller rembourré de plumes enguirlandées de rêves rebondis. Dans la ville romaine, il reste un lieu abandonné, sous la neige tombée sans crier gare pendant la nuit. Ce sont les arènes de Fréjus. Elles ne raisonnent plus sous les clameurs du peuple, on n'y dressera pas le sapin. Par une porte dérobée arrive un personnage, aussi nostalgique que déconsidéré. Il hésite à se camper au milieu de la scène. Pourquoi évoquer la ola, les fanfares, la montée du désir, l'adrénaline ? Une ovation suis chaque faena. Il revoit la bête écumante, revit la fureur du combat. Il entre maintenant lentement en piste, d'une valise il va sortir son habit de lumière, il l'ajuste sans aucune aide. Se cambre, lève les bras souplement, il va enfin prendre la pause. Depuis les gradins, 2000 ans le contemplent ! Luisant comme un art en sort ! C'est alors qu'il se demanda : si j'avais su... Que serais-je devenu ? Garçon d'étage ? Mieux encore, livreur de fleurs à pleines corbeilles.
🐼 Claud'ours