A l’ouverture de la porte, entrant dans ce long couloir sombre et frais, je me dirigeais vers la lumière. Ainsi j’entrais dans la pièce, unique, cœur de la ferme. Toutes sortes d’odeurs et de parfums m’assaillaient de toute part ;
Au sol des tomettes brun rouge, au léger voile d’humidité du au sol de terre battue. Dans l’âtre, un doux feu chantonnait sous la marmite de soupe glougloutante. A l’odeur du bois chaud et enveloppant, se mêlaient celles de la viande et des légumes du jardin. Proche de la cheminée, dans un coin de la pièce trônait un haut lit de coin arborant un édredon dodu lie de vin aux pâquerettes écrues. Subtil ce parfum délicat, mon nez le humant, je le reconnus : celui de la bonne cire d’abeilles des antiquaires. Sur le poêle, dans une cafetière émaillée de bleue, se tenait au chaud depuis le petit matin, un pétaud au goût léger de caramel.
Dans un autre angle, pendus à un crochet, séchaient un jambon voilé de gaze et des plis de saucisses qu’une noble moisissure enveloppait.
Sur une belle tranche de pain de deux livres, une bonne épaisseur de rillettes n’attendait plus que d’être trempé dans le bol de café au lait.
Guettant l’apparition des yeux à la surface du breuvage, nous échangeâmes un regard complice avec cette chère Marthe.
78 Cathy👩🏻🦯🦮