Accueillante la baraque à frites bleu pétard, de Titi. A l’ardoise : fricadelles, frites à la graisse de bœuf et les traditionnelles tartes au maroilles et au sucre… Au comptoir la foule se presse sans stress.

Un peu écolo mais pas trop quand même, Titi a installé une grosse poubelle jaune vif sur laquelle il a dessiné des yeux pétillants, un nez en forme de patate et une bouche gourmande toute rouge, pour inciter le tout venant à y jeter papiers et emballages.

Soulevant le couvercle, le mioche surpris entend une voix geignarde. Celle d’un journal, « La voix du Nord ». « Depuis mon impression la semaine dernière, que de péripéties. Du kiosque de la mère Pépette, acheté par un cadre pressé, j’ai été sauvagement abandonné sur un quai de gare. Germaine à l’affût de tout, m’a ramassé puis jeté dans son caddy. Cà peut toujours servir se dit-elle. Sous le pont, bien étalé façon nappe en papier, toutes les » cloches » du coin, libres et joyeux, y ont mangé frites et fricadelles arrosés de sauce Piccalili. Pouah, quel graillon ! Le vent coquin m’a envolé jusqu’aux pieds d’une passante et de son chien-chien. Pas si mémère, elle a, d’une main ganté parfumé, ramassé la jolie crotte de son Popeye chéri, puis m’a jeté dans la poubelle d’où je pleure moi pauvre canard. Beeeeuuuurrkkk !!! ».

78 Cathy👩🏻‍🦯🦮