206/JUSTE UNE PETITE BISE S'IL TE PLAÎT
Au sol, désespérés les pilotes de planeurs, les cerf-volantistes, même les éoliennes sur leur patte unique se lamentent sur leur inutilité.
Reviens vent... Reviens implorent-ils....
Plus bas les fleurs gémissent, sans ce courant d'air, plus de pollenisation et nos abeilles bourdonnent pour rien histoire de se donner une contenance.
Plus de fleurs... plus de fruits...
Les feuilles restent désespérément attachées aux branches... Pas de place pour les nouvelles...y aura-t-il des nouvelles seulement ?
Souffle vent...souffle pour assurer la pérennité.
Au loin, d'un bleu doux sans remous, la mer s'étend couchée sous le ciel comme une amante résolue et sans passion .
Plus de vent dans les voiles. Disparus ces petits bateaux qui égayaient l'horizon.
Où est passé le canaille égrillard qui soulevait et les jupons et l'indignation ?
Plus de froufrous maintenant c'est le pantalon.
Est-ce par déception, canaillou que tu t'es enfui !
Ou tout simplement tu as vieilli, usé ton mordant en érodant la roche.
Chassé, tu as laissé la place à ces beaucoup plus agressifs tornades, cyclones et ouragans violents qui violent l'intimité des rues, des campagnes et des gens.
Pour s'en protéger faudra-t-il longer des murs hauts... si hauts que le soleil en serait caché ?
S' il te plaît, juste une petite bise...
Tout cela est si triste que je ne veux y penser et pars me rouler, nu, dans le dernier champ de coquelicots.
🐭 La Souris