Elles en avaient plus qu’assez ! Fini les bruits intempestifs des boules d’acier chromé lors de carreaux ! Ras le bol des tireurs, pointeurs et bien sûr des exclamations qui s’en suivaient à grands coups de tapes dans le dos, d’applaudissements à tout rompre sans parler des cris animaliers en tout genre!
C’est au cours de l’un de leurs apéros festifs suivant une partie d’anthologie, que sur une initiative bien à propos, le chiwawa Vampire avait piqué le cochonnet de bois abandonné sur la piste. Fièrement il l’avait déposé en offrande dans le panier aux pelotes de laine douces. Enfin la paix,
le silence … Ainsi elles purent reprendre leurs tricots, dans un doux cliquetis d’aiguilles et le chant mélodieux des oiseaux.
Sous une des boules, un papier plié voletait dans la brise de fin d’après-midi.
De retour, le pas chancelant, bedaine en avant, le gros Jojo rougeaud, avec effort s’en saisit. S’apprêtant à le chiffonner et l’envoyer d’une pichenette dans la poubelle jaune, que se ravisant, il le déplia et ce qu’il y lut le stupéfia !
« Votre si précieux cochonnet en ébène ne vous sera rendu qu’après une exhibition à la fête du village. Vous trouverez dans votre loge les costumes à cet effet. Nul besoin de répétition, vous évoluerez au mieux au rythme de la musique. En sus, vous cracherez grassement au bassinet pour la réfection urgente du salon de thé de la vieille Honorine . » Signé les Aiguilleuses qui s’y frotte, s’y pique.
Averti, le garde champêtre ouvrit l’œil, l’autre étant borgne, il épia toute la semaine les villageois, en pure perte.
Le jour J, dans la loge il y eut du remue-ménage à la découverte des fameux costumes … Ce ne fut pas un pampre de vigne comme dans la fameuse chanson de ce Cher Georges, mais des cache-sexes « rouges et jaunes à petits pois » tricotés de mains de maîtres !Ils envelopperaient bien au chaud les « cochonnets » de ces messieurs !
78 Cathy👩🏻🦯🦮