Confortablement installée sur la terrasse en tek, lovée au creux de mon fauteuil œuf blanc, je dévorais à belles dents ce nouveau chapitre. Passionnant ce polar inédit, digne des plus grands.
Ce roman me tenait en haleine. Accroc, je lisais jour et nuit. Une foultitude de personnages s’y croisaient, attentive je n’en lâchais pas le fil conducteur. Qui en était l’esprit machiavélique ?
L’aube naissante aux couleurs crûes, je venais tout juste de finir de lire la dernière page de ce futur « best-seller » à mon humble avis.
Dans la cuisine, je me préparais un arabica grand cru pour le peps de la journée à venir. Sur un plateau je disposais boule bio, brioche feuilletée, beurre demi-sel et miel de thym. J’y ajoutais une grande tasse du noir breuvage et un nuage de lait crémeux. Je descendis au sous-sol. D’un tour de clef, j’ouvris alors la porte de la chambre d’amis, sans oublier de refermer derrière moi. Posant le plateau sur une table d’appoint, je saluais l’occupant. Ce dernier me répondit du bout des dents … Devant lui un ordinateur dernier cri couplé à une imprimante nouvelle génération. Du regard, je lui intimais de lancer l’impression. D’un doigt fébrile, il cliqua et près d’une trentaine de pages en sortirent … Un nouveau chapitre à lire !!
Je n’étais pas fière de séquestrer mon écrivain préféré. Depuis cinq ans, il n’avait rien écrit. Cela m’agaçait au plus haut point.
Le contraignant ainsi, il ne le savait pas encore, mais il écrirait l’un de ses tout meilleurs romans qu’un prix illustre viendrait couronner. Je ne dirais pas que nous étions devenu amis, mais depuis ces vacances gratuites trois étoiles, il avait repris le goût de l’écriture et donnait enfin le meilleur.
78 Cathy👩🏻🦯🦮