8h45, c’est l’heure de départ de mon train, j’arrive ventre à terre, crisse des semelles sur le quai, mais trop tard il est déjà parti.
Dans ma précipitation, mon foulard m’à échappé et comment le retrouver parmi tout ce monde.

C’est un carré de soie, le perdre ce n’est pas une perte de soi, même s’il est important pour moi, quoiqu’il en soit.
Il a dû s’envoler à force de courants d’air et de bousculades, peut-être même tomber à terre.
Je me sens un peu perdue et je cherche le bureau des objets trouvés. Traverse tout le hall., gare aux pickpockets.
J’expose ma déconvenue à une employée un poil frustrée et plutôt mal embouchée qui me demande la description succincte de mon bout de tissu volage. Je donne quelques détails : il est grand, plutôt carré, bien enveloppant, d’une douceur exquise...
D’un grand éclat de rire, à gorge déployée, la bonne femme m’indique plusieurs cartons tous plein à ras bord et me laisse fouillasser dans tous ces bouts de tissus abandonnés et livrés à eux mêmes.
Le temps passe, je ne retrouve pas mon compagnon de cou, abandonne mes recherches et salue la dame au parfum peu commun qui me jette un au revoir très pète sec.

Agnès 83