194(2) VISITEUR DE LA NUIT

Mes nuits, dans cette période difficile de ma vie, je les qualifierais de vides. Pas d'angoisse non, mais un rien qui prenait toute la place. Et quand on dit que la nuit les chats sont gris, je dirais... même eux.

Donc les yeux clos je me laissais bercer par ce néant espérant le sommeil lorsque, tout à coup j'eus l'impression d'une présence. Comme un souffle doux, rassurant et, curieusement je lâchais la barre et me sentais flotter dans un nuage de bien-être. Il- ou- elle m'a accompagnée des années durant. Je l'attendais, et le soir j'étais passée de l'état léthargique à une forme d'impatience.
J'ai pensé au marchand de sable bien sûr mais ce n'était plus de mon âge. Encore que... puis à une présence paternelle, bien que dans mon cas c'était totalement exclu. Alors, mon ange gardien ? Oui, je préférais nettement m'en remettre à cette entité... Mon ange gardien...
Puis à la suite d'une anesthésie générale et longue, il m'a quittée. Soumise au sommeil médical, je pense qu'on l'a privé de son action bénéfique.
Je me suis sentie comme amputée, non pas chirurgicalement bien sûr, mais j'avais perdu le confort de sa présence rassurante.
Comprenez-moi je l' attendais et il ne m'a jamais déçue.
Il me manque... Oh comme il me manque !
🐭La Souris 83