Devant la porte de son appartement, elle fouille dans son sac, pas de clé, impossible d’ouvrir. Des sueurs froides glissent le long de son dos, la batterie de son téléphone est déchargée, pas moyen d’appeler de l’aide.
Elle est résolue à croire qu’en vidant tout le contenu de son sac, elle va remettre la main dessus, qu’elle a dû glisser au fond.
Elle renverse le dit sac et chaque objet jonche sur le sol.
Un baton de rouge à lèvres, des bonbons collés contre un mouchoir en papier depuis bien trop longtemps immangeables, quelques comprimés pour les maux de tête et d’estomac, des petits bouts de papiers noircis par de vieilles listes de courses, un porte clé porte bonheur, un peigne et petit miroir et des clés oui mais pas celles qu’elle recherche, un porte carte et photos, un porte feuille, le fameux téléphone portable inutilisable, une vieille lettre pliée en quatre, un bout de ressort de stylo, un crayon à papier, des kleenex, un dessin d’enfant et toujours pas ces foutues clés , des pansements en cas d’ampoules aux pieds et une paire de socquettes roulées mais pas de clés.
Comment tous ces objets arrivent ils à tenir dans ce petit sac à main. Pourquoi ne fait elle pas le tri plus souvent? Serait-ce rassurant d’avoir tout ce bric à brac.
Elle se relève déçue ,tapote machinalement encore une fois ses poches de veste et se rend compte que dans la doublure trouée la clé s’est faufilee.
La voilà soulagée mais fatiguée émotionnellement , ramasse tout son bazar et ouvre enfin sa porte.
Agnès 83