-Pardon, je vous entends mal. Vous me dites qu’aujourd’hui c’est là fête des ombres. Je n’en savais rien.
-Plus exactement, c’est la journée mondiale des ombres.

- Entre nous, c’est toujours la journée de quelque chose. Et ça consiste en quoi ?
- C'est très important, on va reconnaître enfin notre existence.
- C'est vrai que l’on parlait peu de nous.
- On va acquérir des droits.
- Vous en connaissez quelques uns?
-Oui, celui de pouvoir faire une pause, ne pas suivre sans cesse, peut-être même changer de direction, de mettre de la couleur dans nos vies.
Belle avancée, n’est ce pas ?
- Oui, mais concernant notre statut juridique ?
- Il ne faut pas rêver, nous ne sommes qu’au début de la prise de conscience.
C’est très compliqué, il faudra arriver à faire jouer la clause de la dissociation d’avec l’autre. Tout le monde ne voit pas ça d’un bon œil,surtout ceux que l’on suit.
- Oui, le terrible sentiment d’abandon...Et concernant les ombres chinoises? Du nouveau ?
A ce moment de la conversation, ils sont interrompus par l’obscurité totale de la pièce.

Agnès 83